Les Pénitents rouges de Saorge avaient leur siège dans la chapelle Saint-Sébastien, qui se trouve à l’entrée immédiate du village, sur la place Ciapagne. La première mention de la chapelle date de 1610. Après la Révolution française, plusieurs confréries insistent sur les dommages causés pendant cette période de troubles : « À Saorge (1809) “Chaque confrérie a une chapelle ; mais elles n’ont plus de biens, ces biens ayant été réunis à ceux de l’église paroissiale lors de l’institution des marguilliers”.^[1] »

Désaffectée après la Première Guerre mondiale, la chapelle ne contient plus de mobilier. Elle sert d’entrepôt municipal, puis de transformateur électrique. Menacée de démolition, un avis favorable est donné dès 1959 pour une inscription à l’Inventaire du clocher de la chapelle, et le monument est inscrit en totalité au titre des Monuments historiques par arrêté du 19 juillet 1974.

Le projet de restauration concerne tant la toiture en lauses violines de la nef que le bulbe en tuiles émaillées du clocher, les élévations aux polychromies délavées, la structure endommagée par d’anciens séismes et les décors intérieurs. La nef est destinée à servir de salle d’exposition temporaire ou de local associatif, tandis que la sacristie est transformée en bureau de poste.

[1] Maurice Bordes, « La vitalité des confréries religieuses du Comté de Nice au XVIII^e siècle et aux débuts du XIX^e siècle », Solidarités, affinités et groupements sociaux dans les pays méditerranéens (XVI^e-XX^e siècles), actes des journées d’études, Bendor, 8, 9 et 10 mai 1980, Cahiers de la Méditerranée, hors série n° 6, 1982, p. 125-134.