L’Église de l’Immaculée-Conception de Nice est construite à l’emplacement d’une première église du XVIIIe siècle détruite et d’une seconde église de 1840 dont la coupole s’effondre dès l’année suivante. Sur ces fondements, et dans un contexte où Nice voit plusieurs de ses églises rénovées, l’architecte Joseph Vernier propose un nouveau projet, approuvé en 1846. 

Lorsque l’église est livrée, en 1853, plusieurs parties restent inachevées, le prostyle et le clocher particulièrement. La réalisation de ce dernier n’intervient qu’à la fin du XIX^e siècle et la façade ne sera achevée qu’en 1913. Cet état se voit modifié au XXe siècle : le bombardement du port pendant la Seconde Guerre mondiale entraîne la destruction du clocher ainsi que l’écroulement du plafond de la nef. Entre 1948 et 1953, dans un contexte d’émulation architecturale laissant place à l’usage de nouveaux matériaux tant dans les éléments structurels qu’ornementaux, une dalle en béton vient remplacer la charpente et les enduits des façades sont refaits à neuf, probablement à l’aide d’un mortier de ciment.

Les travaux réalisés entre 2022 et 2023 visaient initialement à restaurer les façades du presbytère. Ils étaient motivés par la vétusté et l’état proche du péril de ces dernières. Les différentes opérations réalisées ont permis de découvrir des badigeons anciens, antérieurs aux travaux de restauration d’après-guerre et pouvant dater de l’origine de la construction de l’église.

Il a été décidé, en concertation avec la Ville de Nice et sous le contrôle de la DRAC, de reprendre l’ensemble des badigeons avec leur couleur historique, afin de favoriser l’unité de l’architecture néoclassique s’inscrivant dans le projet urbain magistral de port Lympia. Des badigeons a fresco ont été appliqués sur les élévations de la tour clocher, ces dernières étant particulièrement exposées aux intempéries.

Les menuiseries et les persiennes, qui devaient être remises en peinture, ont fait l’objet d’analyses scientifiques (stratigraphie et analyses en laboratoire), afin d’identifier avec certitude les couleurs historiques et de pouvoir les reconstituer.

Le choix a également été fait de sursoir à la restauration de la façade sud et du portique qui conservent donc, pour le moment, une tonalité plus claire correspondant à la pierre nue et au badigeon « ton pierre » de la façade sous porche. Des études stratigraphiques permettront de mieux comprendre les différents états de présentation de la façade sud et de son portique et d’arbitrer ainsi un parti de restauration qui soit cohérent, historiquement, avec le reste de l’église.

 

E. G., « Après plus d’un an de travaux, l’imposante église du port de Nice a retrouvé ses couleurs », Nice matin [en ligne], 14 juillet 2023