Bâti entre 1578 et 1626 sur ordre d’Henri IV, il est décidé, en 1604, d’adjoindre au Pont-Neuf un terre-plein afin de recevoir une statue équestre à la gloire du roi. La pointe de la Cité, l’un des points les plus fréquentés de la capitale, représentait l’emplacement idéal, se trouvant au cœur des ouvrages exécutés par le roi : le Pont Neuf, la rue et la place Dauphine, ainsi que la galerie du Louvre. Le terre-plein est soutenu par une maçonnerie appareillée en pierre de taille sur lequel règne en partie supérieure un parapet similaire à celui du pont.

Dans les années 1810-1820, la place du Pont Neuf fait l’objet d’une reconstruction complète afin de recevoir un obélisque en granit de 60 mètres de haut, symbolisant les victoires militaires de Napoléon. Le projet est abandonné à la chute de l’Empire. Les Parisiens votent dès 1813 le rétablissement de la statue d’Henri IV, qui est inaugurée en 1818, date à laquelle les travaux de soubassement ne sont pas terminés.

En 1820, l’architecte Lepère soumet un projet de garde-corps « composé de soixante-dix panneaux en fer forgé maintenus par une croix de Saint-André, faisant remplissage dans les dits panneaux ». La restitution du parapet en pierre est un temps envisagé par le Conseil des Bâtiments civils mais est écartée afin « de laisser paraître toutes les parties du piédestal ».  Un grillage sera ajouté, afin d’éviter les chutes.

Le parti de restauration retenu a été la réparation du garde-corps en fer forgé du XIX^e siècle avec la création de panneaux verriers. Ces derniers sont mis en œuvre afin d’empêcher l’envahissement des cadenas. Les panneaux verriers ont été fixés de manière à être réversibles.  L’opération a consisté aussi à nettoyer les parements du soutènement de la place en granit de Flamanville et à restaurer la corniche en pierre ainsi que les mascarons. Deux d’entre eux ont été remplacés et sculptés sur place. Un reprofilage ponctuel du pavement de la place, qui présentaient des contre-pentes et des lacunes propices aux infiltrations et aux coulures portant atteinte à la présentation du monument, ont également été mis en œuvre.

 

Articles :

Emmanuelle Picaud, « La place du Pont-Neuf en version originale », Le Moniteur [en ligne], 15 novembre 2021.

Eric Le Mitouard, « Dernière étape d’une restauration historique pour le pont Neuf, plus vieux pont de Paris », Le Parisien [en ligne], 19 avril 2021.