L’église priorale Saint-André, par ses dimensions, par l’ampleur et l’ambition de sa construction, témoigne de la prospérité de l’important centre économique qu’était devenu Montagnac au XIII^e siècle. Comme l’ancienne cathédrale de Lodève en partie ou la collégiale de Clermont-l’Hérault, l’église de Montagnac a été élevée sur un plan à trois vaisseaux. Le vaisseau central et les collatéraux se terminent, à l’est, par une abside centrale flanquée d’absidioles dans le prolongement des collatéraux. Cette configuration est assez singulière en Languedoc.

Par ailleurs, l’église Saint-André présente une grande unité de style, ayant été construite en un temps assez restreint aux XIII^e et XIV^e siècles. Sa fonction défensive se devine encore parfaitement sur sa façade sud notamment. Il serait intéressant cependant de rendre au porche sud une cohérence qui lui manque. En effet, la partie sud-ouest de l’église présente de nombreux murs quasiment en état de ruines, déversés pour certains d’entre eux, ce qui nuit à l’harmonie de l’ensemble. Certaines pierres, gelées et délitées, présentent un risque pour la sécurité du public, en particulier à l’aplomb du porche. Une restitution minimum de l’ancienne bretèche permettrait pourtant de rendre une grande lisibilité à l’ancien « fort de Montagnac » tout en contribuant au contreventement de ces murs en équilibre. Cette restitution pourrait s’accompagner d’une remise en valeur des façades intérieures et des sols du porche.